Faucon crécerelle
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Célèbre pour son vol stationnaire – dit du « saint-esprit », les ailes et le corps formant une croix – le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) affectionne les espaces ouverts de plaine ou de montagne, véritables terrains de chasse pour ce rapace friand de micromammifères.
Célèbre

Description
D’une taille de 40 cm et d’une envergure d’environ Faucon crécerelle posé70 cm, la silhouette du Faucon crécerelle est caractérisée par une queue longue et des ailes étroites. Son dos est brun-roux tacheté de noir, une coloration qui contraste fortement avec le plumage gris de la tête et de la queue chez le mâle.
Rapace diurne, le Faucon crécerelle se nourrit principalement de micromammifères. Il repère ses proies depuis l’affût d’un perchoir ou en vol stationnaire, grâce à sa vision performante, même en conditions crépusculaires. L’oiseau est également doté d’une vision dans l’ultraviolet, ce qui lui permet de déceler les traces d’urine laissées par les petits rongeurs durant leurs déplacements, et d’ainsi mieux cibler ses recherches durant la chasse.

Distribution et habitat
Le Faucon crécerelle est une espèce cosmopolite, absente seulement des régions arctiques, des grandes zones désertiques ainsi que des forêts tropicales. En Suisse, c’est un rapace très répandu qui vit aussi bien en plaine qu’à la montagne, jusqu’à des altitudes proches de 2500 m dans les Alpes.
A Genève, l’espèce occupe essentiellement la zone agricole (70% des territoires), mais se retrouve également en zone urbaine et en zone villa. Selon l’atlas des oiseaux nicheurs du canton (Lugrin, Barbalat & Albrecht 2003), 118 territoires ont été recensés entre 1998 et 2001, ce qui représente une densité moyenne élevée à l’échelle du pays (49 territoires / 100km). Dans le canton, il niche principalement dans des arbres – en réutilisant d’anciens nids de corvidés-, sur des bâtiments ou dans des nichoirs installés à son intention.
Evolution des effectifs
Depuis les années 60, les effectifs du Faucon crécerelle en Suisse à basse altitude ont diminué plus ou moins fortement selon les régions, pour se stabiliser dans les années 80.
A Genève, la population était considérée comme stable lors du dernier atlas des oiseaux nicheurs du canton, avec cependant des effectifs qui se sont rétractés de 18 % depuis les années 1977-82, passant de 129 à 118 territoires occupés (Lugrin, Barbalat & Albrecht 2003). Cette diminution est notamment la conséquence de l’extension de la zone urbaine, aux dépens des terres agricoles. En 2013, il serait intéressant de lancer de nouvelles prospections afin d’évaluer les effectifs actuels et de connaître les nouvelles tendances quant à l’évolution de ces dix dernières années (voir chapitre « Perspectives »).
Menaces et conservation
La principale menace sur les effectifs du Faucon crécerelle en Suisse est la perte ou la modification de son habitat. En effet, les zones agricoles tendent à diminuer et l’agriculture intensive se répand à grande échelle. Cette dernière est extrêmement nocive pour la chaîne alimentaire, en raison des pesticides qu’elle utilise et qui tuent les proies dont le Faucon crécerelle se nourrit.
Pour améliorer la situation, des mesures pour favoriser l’agriculture extensive doivent être prises. D’autre part, depuis quelques années, la pose de nichoirs a été entreprise dans plusieurs régions du pays. C’est le cas notamment à Genève, où 45 sites sont actuellement suivis dans le canton.
Suivi des sites de reproduction artificiels à Genève
Depuis les années 80, plusieurs dizaines de nichoirs à Faucon crécerelle ont été posés dans le canton de Genève. Cependant aucun suivi n’a été effectué pendant de nombreuses années, ce qui ne permettait pas d’avoir une vue d’ensemble de leur emplacement, de leur état, de leur utilité, de leur fréquentation ou du taux de réussite de reproduction.

En 2007, la Direction général de la nature et du paysage (DGNP) mandate l’association La Libellule, pour entreprendre le suivi des sites de reproduction artificiels du canton, dans le cadre du Monitoring intégré, mis en place par la Station ornithologique suisse de Sempach. Ce programme a pour objectif, d’une part, l’inventaire et l’entretien des nichoirs et, d’autre part, le contrôle du succès de reproduction et le baguage des jeunes. Quarante-cinq sites ont été répertoriés à ce jour par l’étude et 108 jeunes ont été bagués entre 2007 et 2011.


Perspectives
Le programme de suivi des sites de reproduction artificiels à Genève se poursuit cette année. En février 2012, une tournée de nettoyage et de contrôle de l’état des nichoirs a été effectuée par La Libellule et plusieurs dates sont prévues pour le contrôle de la reproduction au mois de juin.

En 2013, nous souhaitons mettre en place un suivi visuel afin d’évaluer les effectifs de l’espèce sur le canton. Les données pourront être coordonnées avec celles recueillies dans le cadre des prospections pour le nouvel atlas national des oiseaux nicheurs 2013-2016. L’addition de toutes les observations permettra de faire un bilan de la situation du Faucon crécerelle à Genève et de cibler, le cas échéant, les mesures de protection à entreprendre.
Suivi des sites de reproduction artificiels du faucon crécerelle à Genève en 2012
Le rapport annuel 2014
Rapport annuel 2014: Suivi des sites de reproduction artificiels du faucon crécerelle à Genève en 2014
Rapport annuel 2020
Contact
Pour des questions liées au projet info@lalibellule.ch
Bibliographie
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MAUMARY L., VALLOTTON L. & KNAUS P. (2007) Les oiseaux de Suisse. Station ornithologique suisse, 848 p.
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LUGRIN B., BARBALAT A. & ALBRECHT P. (2003) Atlas des oiseaux nicheurs du canton de Genève (1998-2001). Ed. N. Junod, 383 p.
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