Rougequeue à front blanc
Autrefois bien répandu dans les campagnes, les villages et les zones suburbaines, cet oiseau discret fait partie actuellement des espèces potentiellement menacées de Suisse.

Caractéristiques
Ce passereau de 13-15 cm est un migrateur nocturne subsaharien qui traverse chaque année le désert et la Méditerranée pour rejoindre ses sites de reproduction en Europe (au nord jusqu’en jusqu’en Laponie) et en Asie (à l’est jusqu’en Sibérie).
Le plumage de ce petit oiseau, parmi les plus colorés de nos passereaux, trahit ses origines asiatiques. Le mâle possède une poitrine orangée, une gorge et des joues noires, le dos et le dessus de la tête gris avec un front blanc, visible de très loin. La femelle, beaucoup plus terne, ressemble à celle du Rougequeue noir mais s’en distingue par une poitrine beige très claire.
Le Rougequeue à front blanc est un insectivore (régime fait de papillons, chenilles, coléoptères ainsi que des araignées et quelques fruits) qui se nourrit essentiellement au sol. Il est donc dépendant d’une végétation clairsemée, tels que les vergers, les lisières et les jardins cultivés.C’est un oiseau essentiellement cavernicole qui nichait à l’origine dans les anfractuosités des murs et des vieux troncs (d’où son ancien nom de rossignol des murailles).
Programme de conservation

La baisse importante des effectifs en Suisse et à Genève au cours des dernières décennies s’explique en grande partie par les raisons suivantes:
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l’exploitation intensive des prairies et l’extension des agglomérations
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la disparition progressive des vergers à hautes tiges
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la dégradation des sources de nourritures due à l’utilisation d’insecticides
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la suppression des vieux arbres à cavité
Notre canton a la chance d’être moins touché que nos voisins. S’il est difficile d’en connaître la vraie raison, il est urgent de prendre des mesures pour tenter de stopper cette diminution de la population. Les mesures qui paraissent les plus faciles à réaliser sont celles qui consistent à maintenir la qualité du milieu, là où cela est encore possible. Cela peut se concrétiser de la manière suivante:
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pose de nichoirs pour remplacer le manque de cavités naturelles
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abandon de l’utilisation de pesticides dans les parcs et jardins
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sensibiliser et aider les agriculteurs en favorisant les mesures d’extensification
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préserver les vieux arbres à cavités et les vergers à haute tige
Le programme de conservation a débuté en 2013 à Genève par deux projets différents (RAE de Céligny et parcs de Lancy). Voir rapport 2013 Ces prochaines années, l’effort va être maintenu dans ces différents secteurs, mais il va être aussi accompagné de mesures plus systématiques avec l’aide des membres du GOBG. Il s’agira de confier à ces derniers un nichoir partout où le milieu est susceptible de l’accueillir (villas avec jardin, verger, parc avoisinant l’habitation, etc.).
Contacts: André Bossus andre.bossus@gobg.ch
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