Le Grèbe huppé est une figure emblématique des rives lémaniques. A Genève, la première nidification remonte en 1946. Lors de l’Atlas des Oiseaux nicheurs du Canton de Genève (2000), 87 couples ont été recensés, dont la majorité à la Pointe à la Bise. A cette époque, seuls 5 couples étaient répertoriés dans la Rade, contre 25 couples en 2018, après les recensements de Pierre Baumgart. La Rade est donc devenue un bastion important, dont la population tend à augmenter !

En 2021, suite à une légère baisse des effectifs nationaux, le statut de menace selon la liste rouge des oiseaux de Suisse passe de « Préoccupation mineure (LC) » à « Quasi menacé (NT) ».

Genèse du projet

L’artificialisation des rives du Léman a peu à peu fait disparaître les lagunes naturelles. Les espèces liées à ces milieux ont dû trouver refuge ailleurs. Ainsi, on découvre les premiers nids de Grèbes huppés en 1984 dans le port du Bouveret. Les ports seraient-ils donc de nouvelles « lagunes » ? Au fil des observations, le constat devient évident. Les ports deviennent des « terres » d’accueil pour la faune et la flore qui réclament des eaux calmes. Et la présence des Grèbes huppés n’est que le sommet de l’iceberg ! Elle traduit en effet une bonne offre en poissons, notamment pour nourrir leurs poussins, et en plantes aquatiques pour la construction de leur nid. Mais les interactions entre la faune et les humains sont parfois conflictuelles ! Les Grèbes huppés construisent leur nid sur des éléments pénétrant dans l’eau, tels que cordages, échelles ou chaînes de bateaux, qui leur rappellent les roseaux.

Des solutions concrètes

Suite à son livre, Pierre Baumgart sollicite donc le GOBG et l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) pour créer un dépliant destiné aux utilisateurs des ports. Son but : proposer des alternatives aux navigatrices et navigateurs pour aider à la cohabitation et leur faire découvrir la beauté de la nature qui les entoure. Le dépliant a été envoyé à l’ensemble des membres de l’Association des Propriétaires de Bateaux en 2021.

Des tests favorisant la nidification des Grèbes huppés ont également été réalisés. En 2020, des cordages pendants ont été installés dans le nouveau port. En 2022, des structures en bois flotté ont également été mises en place aux Eaux-Vives.