Monitoring acoustique en zone humide

En 2024, en partenariat avec l'Office Cantonal de l’Agriculture et de la Nature (OCAN), le GOBG a lancé un projet pour tester un nouveau système de détection acoustique des oiseaux, avec reconnaissance automatique des espèces en utilisant l’intelligence artificielle. Pour ce faire, trois boîtiers PUC (Portable Universe Codec) de Birdweather ont été placés et utilisés au cours du printemps et de l’été 2024.

Le PUC de Birdweather est une plateforme bio-acoustique alimentée par l’intelligence artificielle (IA) qui permet d’enregistrer et de déterminer les vocalisations des oiseaux. Les détecteurs ont été installés dans trois zones humides du canton de Genève : Sionnet, Mategnin et le bois de Chatillon. Ils ont été relevés à trois reprises durant le printemps, permettant d’obtenir environ 450 heures d’enregistrement. L'analyse des données a impliqué l'examen de milliers de sonogrammes. L'IA montre de bons résultats pour les chants d'oiseaux, mais rencontre encore des difficultés à identifier les cris des espèces aux sons similaires et à neutraliser les bruits de fond (coassement de grenouilles, aboiement de chiens, etc.).

Les détecteurs ont permis de montrer la présence du Blongios nain, du Bihoreau gris et du Râle d’eau, qui faisaient partie des espèces cibles. En revanche, plusieurs sonogrammes attribués à la Marouette ponctuée n’ont pas permis de conclure à la présence de cette espèce cryptique.

L'étude a permis d’identifier la présence de plusieurs dizaines d’espèces d'oiseaux, la plupart communes et habituelles dans les marais, comme la Foulque macroule et la Rousserolle effarvatte, ou plus localisées, comme le Bruant des roseaux et la Rousserolle turdoïde. Elle a aussi permis de suivre l’incroyable capacité des oiseaux à chanter durant toute la journée. Le record va à un Rossignol dont le poste de chant se trouvait près du détecteur qui a enregistré 7’311 sonogrammes entre 4h et 22h ! L’étude a aussi mis en évidence des problèmes de mauvaises identifications et la nécessité de validations supplémentaires, notamment pour des cris attribués à des espèces un peu fantaisistes comme la Tourterelle des bois, le Vautour fauve ou la Bernache du Canada.

Le projet a démontré le potentiel de l'IA dans le suivi des oiseaux, mais a souligné la nécessité d'améliorer la précision et de faciliter l'installation pour une application plus large. Lire le rapport complet

Ci-dessus, Alain Barbalat relève les données d’un des trois boîtiers PUC. A droite, un Rossignol philomèle, assidu chanteur ! - Photos : GOBG

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