Caractéristiques

La Chevêche d’Athéna est un petit rapace nocturne d’à peine plus de 20 cm. Elle est brune mouchetée de blanc, avec des yeux jaune vif et des sourcils blancs fortement marqués. Son régime alimentaire est éclectique : rongeurs, gros insectes, vers de terre, passereaux. Contrairement aux autres espèces de chouettes et hiboux de plaine, elle est parfois active de jour.

Répartition et effectifs

La Chevêche est présente sur tout le pourtour méditerranéen, en Europe (excepté la Scandinavie), puis à travers toute l’Asie, jusqu’aux péninsules de Corée à l’Est et d’Arabie au Sud.

En Suisse, elle occupe très localement les espaces agricoles ouverts et diversifiés de plaine.

Mesures de conservation

Espèce prioritaire pour une conservation ciblée en Suisse
Statut : EN (en danger)

Au milieu du XXe siècle, la Chevêche était encore présente sur la majorité du plateau suisse, ainsi que dans les vallées tessinoises et la plaine du Rhône valaisanne. Mais l’évolution des pratiques agricoles et l’urbanisation ont précipité le déclin de l’espèce.

Dans le canton de Genève la situation est globalement stable depuis 30 ans, grâce notamment aux mesures de protection entreprises, telles que la préservation des espaces agricoles diversifiés et l’amélioration de la qualité des habitats.

Actions

Dans le canton de Genève et en Haute-Savoie, des programmes de conservation de l’espèce sont en cours depuis de nombreuses années. A Genève, des nichoirs ont été placés dès 1983 par le groupe des jeunes de « Nos Oiseaux ».

Les nidifications sont suivies annuellement, et des recensements des chanteurs sont réalisés chaque printemps. Au cas par cas, avec des propriétaires ou des agriculteurs, le groupe « Chevêche » réalise des mesures ciblées pour améliorer l’habitat du petit rapace.

En parallèle, d’autres organisations ont initié des actions complémentaires : dès 1992, Pro Natura Genève a lancé un programme de revitalisation des vergers à hautes tiges, permettant la plantation de plus de 700 jeunes fruitiers et la taille de 3’000 arbres.

S’agissant de l’Etat, il contribue à la revitalisation des habitats de la petite chouette, en soutenant les agriculteurs, les propriétaires fonciers et les communes dans le développement de réseaux agro-environnementaux. En Haute-Savoie, la LPO a mis en oeuvre, dès 1995, un programme de pose de nichoirs et de suivi des populations. Comme à Genève, les résultats sont fort encourageants, malgré des fluctuations d’effectifs.

Malgré une fécondité limitée (une seule nichée par année) et un caractère résolument sédentaire, la Chevêche d’Athena peut se maintenir, voire reconquérir des espaces autrefois occupés. Ainsi, l’effort à moyen terme doit porter sur l’amélioration de la qualité des habitats, dans et en périphérie des noyaux de population existants. Mais à long terme, c’est un défi autrement plus important qui se dessine : préserver des espaces agricoles diversifiés face à l’urbanisation, ceci de part et d’autre de la frontière.