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Faucon pèlerin

Caractéristiques

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est le plus massif des faucons de Suisse : ailes larges, queue assez longue, corps très trapu. Les adultes sont gris bleuté sur le dessus, blanc et barré de gris sur le dessous, avec de larges moustaches noires. Les immatures sont bruns au poitrail taché.

Le pèlerin est emblématique sur bien des aspects : prédateur d’oiseaux hors-pair et oiseau le plus rapide du monde animal ! Le Faucon pèlerin est également un symbole d’une conservation ciblée qui fonctionne.

Répartition des effectifs

En Suisse romande, le Faucon pèlerin a fait l’objet d’un suivi rigoureux depuis les années 1960, mené avec passion par Gaby Banderet et son équipe. Depuis 2019, ce suivi est coordonné par la Station ornithologique suisse de Sempach. Le dernier suivi en Romandie nous apprend qu’en 2022, au minimum 58 couples ont été détectés, dont 44 nicheurs (Gremion 2023).

Ces dernières années, aucune nidification de cette espèce n’a été observée dans le canton. Cependant, à Genève, les observations de Faucons pèlerins sont courantes en hiver. Ils fréquentent les plus hauts bâtiments qu’ils utilisent comme poste de chasse pour prédater les pigeons, mouettes, Corneilles noires ou encore Corbeaux freux.

Mesures de conservation

Statut : VU (vulnérable)

Victime de persécutions directes et des pesticides organochlorés utilisés dans l’agriculture et intégrant la chaîne alimentaire, l’espèce a drastiquement décliné au milieu du XX ème siècle, pour disparaître totalement de l’ouest de la Suisse en 1971. L’espèce s’est rétablie grâce à l’interdiction de plusieurs pesticides et à la surveillance des sites régulièrement « dénichés ».

Après deux décennies de croissance culminant à une cinquantaine de couples présents en Romandie au début des années 2000, l’espèce montre à nouveau de sérieux signes de déclin, en Suisse comme dans les régions limitrophes (Knaus et al. 2018, Kéry et al. 2022).

Les causes du déclin observé ces dernières années semblent être en premier lieu la prédation par le Grand-duc d’Europe, espèce localement en forte progression, après une absence de presque un siècle, consécutive à son extermination par l’homme. Dans une moindre mesure, des empoisonnements par des colombophiles et des dérangements dus à des activités de loisirs sont aussi pointés du doigt (Knaus et al. 2018, Kéry et al. 2019, Monneret 2019, Monneret et al. 2019).

Nichant principalement dans les falaises, cette espèce trouve en ville un habitat de substitution. Elle peut facilement être favorisée en milieu urbain en installant des nichoirs sur les hauts bâtiments (cathédrales, cheminées industrielles, tours, etc.).

Actions

Depuis 2018, le GOBG favorise cette espèce emblématique en Ville de Genève en installant des nichoirs sur les plus hautes structures.

Si vous faites des observations de cet oiseau, vous pouvez les transmettre à info@gobg.ch ou saisir l’observation sur www.ornitho.ch.


Références bibliographiques

Gremion, J. (2022) : Suivi du Faucon pèlerin en Suisse romande. Rapport de la saison 2022. Station ornithologique suisse, Sempach.

Kéry, M., G. Banderet, M. Neuhaus, M. Weggler, H. Schmid, T. Sattler & D. Parish (2019): Population trends of the Peregrine Falcon in Switzerland with special reference to the period 2005–2016. – Ornis Hungarica 26(2): 91-103.

Kéry, M., G. Banderet, C Müller C et al. (2022): Spatio-temporal variation in post-recovery dynamics in a large Peregrine Falcon (Falco peregrinus) population in the Jura mountains 2000–2020†. Ibis, 164, 217–239.

Knaus, P., S. Antoniazza, S. Wechsler, J. Guélat, M. Kéry, N. Strebel & T. Sattler (2018): Atlas des oiseaux nicheurs de Suisse 2013–2016. Distribution et évolution des effectifs des oiseaux en Suisse et au Liechtenstein. Station ornithologique suisse, Sempach.

Monneret, R.-J. (2019): Synthèse 2018 des observations du « Groupe Pèlerin Jura ». Fonds de la Sauvegarde de la Faune et de la Flore jurassiennes.

Monneret, R.-J., R. Ruffinoni, D. Parish, D. Pinaud & M. Kéry (2019): The Peregrine population study in the French Jura mountains 1964–2016: use of occupancy modeling to estimate population size and analyze site persistence and colonization rates. Ornis Hungarica 26(2): 69-90.

 

Responsable Projet

Jérémy Gremion
jeremy.gremion@gobg.ch