Les projets

Perdrix grise

Projet réalisé par la Station ornithologique suisse de Sempach (Vogelwarte), en partenariat avec l'Office cantonal de l'agriculture et de la nature (OCAN) et l’Office fédéral de l'Environnement (OFEV).

Une espèce désormais éteinte en Suisse

La Perdrix grise habite les zones agricoles ouvertes de plaine. L’intensification de l’agriculture, notamment au niveau de l’utilisation du sol et des intrants, lui a été fatale dans de nombreuses régions. La chute des effectifs de la Perdrix grise est drastique en Europe occidentale. En Suisse, on estimait sa population à une dizaine de milliers d’individus vers le milieu du siècle passé. En 2018, deux couples subsistaient encore dans le canton de Genève. En 2019, l'espèce est déclarée éteinte de Suisse.

Historique du projet en Champagne genevoise

En Champagne genevoise, la revalorisation des habitats agricoles a été lancée en 1991 pour tenter de sauver l’espèce de l’extinction. Ainsi, plus de 80 jachères, appelées bandes refuge, ont été créées, en collaboration avec des exploitants agricoles. Au total, ces surfaces couvrent environ 20 ha et sont gérées au mieux afin de favoriser la faune et la flore.

Les résultats sont impressionnants depuis 1991 : Tarier pâtre, Hypolaïs polyglotte et Fauvette grisette ont vu leurs effectifs exploser. Actuellement, les bandes refuges de la Champagne genevoise abritent les plus fortes densités de ces espèces en Suisse. De nombreux autres oiseaux, insectes, plantes adventices, ainsi que le lièvre brun, sont aussi nettement plus abondants à présent. Malheureusement, les bandes abris ne sont plus compatibles avec l'Ordonnance sur les Paiements Directs (OPD) et par conséquent, sont petit à petit retirées. Elles peuvent être remplacées par les "Surface pour l'avifaune" (SAVI) mais cette mesure est encore peu mise en pratique.

Les rectangles ci-dessous symbolisent le secteur de 614 ha autour de Laconnex dans lequel les passereaux nicheurs (espèces-cibles) ont été recensés entre 1991 et 2011 (la surface des images est proportionnelle au nombre de couples nicheurs). L’échelle est bien la même entre 1991 et 2011 !

Illustration de Jérôme Duplain

Malheureusement, les bandes refuge sont arrivées trop tard pour la Perdrix grise, dont on ne recensait plus que 13 couples en 1991. Trop peu pour assurer un développement favorable. Après un minimum de 1-2 couples atteint au début des années 2000, des lâchers de repeuplement ont été effectués entre 2004 et 2012. Le but était d’obtenir une population suffisamment grande pour surmonter des pertes importantes dues, par exemple, aux hivers rigoureux ou aux prédateurs. Les résultats de ces lâchers étaient mitigés. D’un côté, la survie et la reproduction des oiseaux lâchés étaient insuffisantes. Mais de l’autre, la population a pu se développer et, surtout, les poussins nés chaque année en Champagne semblaient bien tenir le coup.