Léman, entre Collonge et Chens

Collonge-Bellerive, Corsier, Anières, Hermance GE, Chens-sur-Léman F74, 503-508 /122-129, 370 m

 

Le Léman, vaste étendue d’eau calme et agréable pour la baignade estivale… Mais saviez-vous que ce lac est également un lieu d’hivernage de premier plan pour les oiseaux ? La rive sud genevoise offre plusieurs points de vue depuis lesquels il est possible de les observer.

Vous avez certainement déjà vu les nombreux canards fréquentant les ports en hiver. Cependant, peu connaissent les visiteurs du grand Nord qui hantent chaque année le lac à l’abri des rudes conditions de leurs contrées natales. Ceux-ci sont en général discrets, car demeurant au large, à distance du grand public. De plus, les nombreuses propriétés privées ne facilitent pas l’accès aux rives. Toutefois, sur les quelque 10km de bord de lac s’étendant au nord de la Pointe à la Bise, plusieurs secteurs permettent de belles observations, souvent dans de bonnes conditions. Du sud au nord: le port de Bellerive, la plage de la Savonnière (site très fréquenté par les ornithologues), le débarcadère d’Anières, Hermance puis Sous Cusy / Chens-sur-Léman en France. D’autres existent aussi plus au nord, le long de la rive jusqu’à Excenevex.

Ces bons coins sont surtout intéressants entre la fin de l’automne et le début du printemps. De nombreuses espèces aquatiques sont alors visibles, mais les meilleures observations seront réservées à l’observateur qui se sera armé d’une longue-vue et qui aura opté pour une journée sans vent. Il est alors régulier d’observer des groupes de Garrots à œil d’or, de Grèbes huppés, castagneux et à cou noir. Parmi ces derniers, au cœur de l’hiver se cache souvent un, voire plusieurs Grèbes esclavons. Sont parfois aussi présents quelques groupes de Canards colvert, chipeau, souchet, siffleur, de Sarcelles d’hiver et de Nettes rousses. Plus rarement, le Canard pilet, le Tadorne de Belon ou le Fuligule milouinan peuvent être observés. Au large, l’observateur attentif aura peut-être la chance de repérer ces fameuses espèces nordiques : Harle huppé, Grèbe jougris, Macreuse brune, Plongeons arctique et catmarin ou encore Eider à duvet. Tous sont normalement présents chaque hiver en petit nombre. De temps à autres, la Macreuse noire, la Harelde boréale ou, de manière très occasionnelle, le Plongeon imbrin se joignent à la liste. Autrefois, le Harle piette était observé de manière régulière, mais il est aujourd’hui très rare. Les laridés sont aussi de la partie. En dehors des nombreux Goélands leucophées présents sur le lac, cherchez les Goélands cendrés qui sont relativement communs. Des groupes de Mouettes pygmées passent parfois au large et des labbes ont également déjà été vus.

Durant votre présence sur place, n’oubliez par de chercher également les oiseaux le long des berges. La Bergeronnette des ruisseaux, le Chevalier guignette, le Martin-pêcheur et le Cincle plongeur fréquentent les rives à la recherche de nourriture. De même, dans les zones boisées, vous aurez peut-être l’opportunité d’observer le Pinson du Nord, le Tarin, le Grosbec ou encore l’Épervier ou l’Autour.

Le cas de Sous Cusy sort un peu du lot. En effet, en plus des observations d’oiseaux au large, vous pouvez également profiter de la présence de nombreux Fuligules morillons et milouins, ainsi que de groupes importants de Nettes rousses se reposant en bordure de roselière. Parmi eux se cachent régulièrement les Fuligules nyroca et milouinan. D’autres espèces plus rares comme la Macreuse noire et le Fuligule à bec cerclé y ont déjà été trouvées.

Durant la période de migration (automne et printemps), le lac perd un peu de son attrait car les hivernants ont pour la plupart quitté ses eaux. Le site est nettement moins fréquenté par les ornithologues, mais quelques observations ponctuelles montrent un certain intérêt. Sarcelle d’été, Sterne pierregarin, Guifettes noire et moustac et Busard des roseaux ont tous été vus à plusieurs reprises, tout comme quelques limicoles migrant sur le lac (probablement plus fréquents les jours de mauvais temps). Les Labbes parasite et pomarin ont tous deux été notés également en automne.

Accès

Depuis la gare Cornavin, prendre le premier bus qui vous amènera jusqu’à l’arrêt «Rive» (nombreuses lignes). Prendre ensuite le bus en direction de Hermance. Ce bus longe la rive et vous pouvez donc l’utiliser pour vos différents arrêts. Pour accéder au site de Sous Cusy, il faut compter environ 30 minutes de marche depuis le terminus (Hermance, voir ci-après).

En voiture ou à vélo, emprunter la route de Thonon-Évian depuis le centre-ville. En haut de la rampe de Vésenaz (ne pas entrer dans le tunnel), prendre à gauche au carrefour, direction Hermance. À l’entrée du village de Collonge-Bellerive, prendre à gauche et descendre tout droit jusqu’au lac (port de Bellerive). Vous pouvez ensuite longer la rive et vous arrêter aux différents points de vue ; des parkings sont régulièrement présents. À Anières, il est conseillé de se garer le long de la route principale et de descendre à pied jusqu’au débarcadère.

Pour ce qui est du site de Sous Cusy, se rendre à Hermance, traverser le village puis la douane, en direction de Thonon. Passer ensuite les terrains de tennis (situés en contrebas de la route), puis prendre la première à gauche (chemin Sous Cusy). Continuer sur cette route et laisser la voiture environ 200m avant la fin de la route. Il existe un accès entre les propriétés, descendant sur le lac et menant à un petit observatoire.


D’après ©Les Bons Coins ornithologiques de Suisse Romande 2021 - Groupe des Jeunes de Nos Oiseaux
Texte de Bastien Guibert

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