Mont Mourex
Grilly F01, 497/132-133, 755 m
Le Mont Mourex se situe dans le Pays de Gex, non loin de Genève, à égale distance (7km) du Léman et des crêtes jurassiennes. Sa situation géographique fait de cette colline un lieu particulièrement intéressant, tant pour les oiseaux migrateurs que nicheurs.
Le site est avant tout réputé pour la migration automnale, au cours de laquelle un nombre impressionnant de rapaces, d’hirondelles et d’autres passereaux peut être observé. Il s’agit du même axe migratoire que le Fort l’Écluse, mais les oiseaux passent en général plus près des observateurs, permettant ainsi de meilleures observations. Les Milans noirs sont les premiers à migrer dès la fin juillet, suivis des Bondrées apivores, un mois plus tard. Busards des roseaux, Éperviers d’Europe, Milans royaux et Buses variables se succèdent ensuite jusqu’à la fin de la saison. Durant les mois d’août et septembre, les Cigognes blanches et noires peuvent être observées… mais pas aux mêmes endroits ! Pour la Cigogne blanche, il est conseillé de bien surveiller le ciel du côté du lac, alors que la Cigogne noire préfère longer la chaîne du Jura. Celle-ci est d’ailleurs remarquablement fidèle au site ; certains automnes, elle y est observée presque tous les jours, souvent en petits groupes ! En fin de saison, certains observateurs sont parfois récompensés par le survol d’une troupe de Grues ou, bien plus rarement, par le passage d’un Hibou des marais.
Cigogne noire - Photo : A. Barbalat
D’autres espèces de rapaces peu communs viennent parfois agrémenter les journées d’observation : les Faucons hobereau et émerillon sont réguliers, ainsi que le Busard Saint-Martin et le Balbuzard pêcheur. Le Busard cendré et le Circaète Jean-le-Blanc sont encore plus rares mais passent chaque année. Enfin, le rarissime Busard pâle a été noté à quelques reprises ces dernières années, de même que les Aigles pomarins et criards. La zone de buissons située devant le poste d’observation est également très intéressante pour les passereaux migrateurs. Gobemouches gris et noir, Tariers pâtre et des prés, Pie-grièche écorcheur, Alouette lulu, Fauvette babillarde, Rougequeue à front blanc et Pouillot fitis profitent d’un bref instant de repos mérité avant de continuer leur longue migration vers le sud. D’autres passereaux sont souvent observés en migration active, se posant parfois au sol ou dans les arbres. La liste comprend plusieurs espèces de pipits (dont le rare Pipit rousseline), les bergeronnettes, les quatre espèces de grives, le Grosbec, divers fringilles et même le Guêpier, plus rare. Le Pluvier guignard, limicole scandinave en route vers l’Atlas nord-africain, a déjà été observé sur le site.
Les prairies sèches que l’on trouve au Mont Mourex attirent divers passereaux nicheurs, certains devenus rares. Au printemps, le chant de l’Alouette lulu résonne au-dessus des prairies. Les buissons d’églantiers et d’épines noires abritent différents nicheurs, tels que la Pie-grièche écorcheur, les Bruants zizi et jaune, la Fauvette des jardins, le Tarier pâtre et bien d’autres encore.
La diversité botanique et entomologique du site est également digne d’intérêt, les prairies sèches étant un milieu qui se fait malheureusement de plus en plus rare. Les pelouses calcaires, pâturées en automne, permettent à une flore diversifiée et luxuriante de s’épanouir dès les premiers jours du printemps. La zone boisée qui compose l’essentiel des flancs du Mont Mourex abrite plusieurs espèces de pics, dont les Pics mar et épeichette. Le Loriot et le Pigeon colombin sont aussi présents dans la région.
Accès
L’endroit est malheureusement difficilement accessible en transport public. Il vaut mieux s’y rendre en vélo ou en voiture.
Depuis Genève, se rendre à Versoix, puis prendre la Route de Sauverny. Après avoir passé la douane de Sauverny, tournez à droite après 500m et prenez la direction de Grilly. À la sortie du village, tournez à gauche en direction du hameau de Mourex. Au centre de la localité, tournez à droite puis prenez le chemin en gravier jusqu’à la carrière. Là, vous pouvez garer votre véhicule et prendre le chemin jusqu’au point d’observation au sommet de la colline.
D’après ©Les Bons Coins ornithologiques de Suisse Romande 2021 - Groupe des Jeunes de Nos Oiseaux
Texte de Alexis Pochelon
