Rouelbeau

Meinier GE, 506/121, 430 m

 

Jusqu’en 1915, le marais de Rouelbeau – anciennement marais de la Touvière – entourait le château éponyme, avant d’être drainé au même titre que le secteur de Sionnet, non loin. En 2001, le site a été revitalisé et constitue depuis un site d’intérêt ornithologique non négligeable, et ce en toute saison.

Au cours des premières années ayant suivi la renaturation, des berges encore dénudées ont permis l’escale de nombreux limicoles. Le Chevalier stagnatile ou encore l’Échasse blanche figurent parmi les espèces les plus rares à s’y être arrêtées. La végétation a ensuite colonisé les lieux ; aujourd’hui, un plan d’eau accueille tout au long de l’année diverses espèces de canards notamment. La ceinture de roseaux existante apporte à la fois un espace de tranquillité pour les oiseaux mais aussi un site de nidification pour plusieurs d’entre eux.

En hiver, la star incontestée des lieux est le Butor étoilé. Selon les années, il est relativement facile à observer, se tenant parfois à découvert pour chasser les micromammifères aux côtés des Hérons cendrés et des Grandes Aigrettes. Jusqu’à trois individus ont été observés simultanément. Parmi les oiseaux d’eau qui hivernent sur le lieu, on peut citer les Canards colvert, chipeau et souchet, la Sarcelle d’hiver, la Nette rousse, la Poule-d’eau et parfois les Canards siffleur et pilet ainsi que la Bécassine des marais. Le Martin-pêcheur est également un hivernant fréquent. On observe régulièrement des groupes de plusieurs dizaines de grives (quatre espèces), posées au sommet des grands arbres et dans les champs. De temps en temps, le Busard Saint-Martin vient profiter des prairies environnantes pour y rechercher sa nourriture.

Durant la migration printanière, divers oiseaux en escale commencent à animer les lieux : Tariers pâtre et des prés, Rougequeue à front blanc et autres groupes de fringilles, de pipits et de gobemouches sont relativement fréquents. Parfois, la Rémiz penduline et le Phragmite des joncs se nourrissent dans la roselière, alors que la Rousserolle turdoïde se manifeste par son chant puissant. Si l’ornithologue sait se monter attentif et patient, peut-être aura-t-il la chance d’observer la rare Gorgebleue ou la Marouette ponctuée ?

Rouelbeau n’est malheureusement plus un «hot spot » pour les limicoles, par manque de zones peu profondes et dégagées. Cependant, le Chevalier culblanc et le Vanneau huppé font de temps en temps des apparitions. Aux derniers canards hivernants s’ajoute en mars la Sarcelle d’été. Les ardéidés, quant à eux, sont représentés par le Bihoreau gris qui se dissimule de temps en temps dans les saules en bordure d’étang, ainsi que par l’Aigrette garzette et le Héron pourpré, plus irréguliers. La Spatule blanche et le Crabier chevelu ont été notés à deux reprises. Parmi les rapaces, le Busard des roseaux et le Balbuzard pêcheur sont des migrateurs réguliers.

Durant la saison estivale, la liste d’espèces est plus restreinte. Le Blongios nain, qui niche sur le site, est parfois posé en lisière de roselière. Parmi les autres nicheurs des zones humides, on peut citer le Bruant des roseaux, la Rousserolle effarvatte et le Râle d’eau. Des nichées de Nettes rousses ont aussi déjà été observées, mais demeurent une exception. Dans les haies et prairies environnantes, le Tarier pâtre, la Pie-grièche écorcheur, la Fauvette grisette et l’Hypolaïs polyglotte se reproduisent également. Quelquefois, le chant de la Caille des blés retentit au milieu des zones herbacées. Au crépuscule, on peut, avec un peu de chance, apercevoir le castor nager dans l’étang – son retour naturel a été l’un des grands succès de la renaturation. Le lièvre est très commun et atteint des densités très élevées dans la région. L’hermine, plus discrète, parcourt les prairies environnantes et est surtout visible en fin d’hiver.

Accès

Pour les vélos et voitures, prendre la route de Thonon jusqu’à la Pallanterie (grand silo carré que l’on repère de loin) et tourner à droite au rond-point, puis immédiatement à gauche en direction de Jussy. Au rond-point suivant, prenez à droite en direction de Choulex. Rouelbeau est situé quelques centaines de mètres plus loin, sur votre droite.

Pour y accéder en transports publics, prendre le bus depuis Rive en direction de Gy-Temple et descendre à l’arrêt «Carre d’Amont ». Marcher ensuite au bord de la route en direction de Meinier jusqu’au niveau de l’étang, sur la gauche.

Il est aussi possible de se garer en voiture au Centre sportif de Rouelbeau, où l’on trouve aussi un restaurant.

Depuis Rouelbeau, vous n’êtes plus qu’à une quinzaine de minutes à pied du marais de Sionnet et nous vous conseillons de prolonger votre sortie avec une visite de cet autre bon coin, riche en avifaune!


D’après ©Les Bons Coins ornithologiques de Suisse Romande 2021 - Groupe des Jeunes de Nos Oiseaux
Texte de Alexandre Meisser (adapté de Cyril Schönbächler)

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