Lac des Vernes

Meyrin GE, 494/121, 415 m

 

Aux portes de Meyrin et à proximité des marais de Mategnin, un bassin de rétention des eaux de pluie a été aménagé en juin 2017 afin de réguler les crues du Nant d’Avril. Grâce à ses milieux diversifiés et à l’accès limité au site, le lac des Vernes et ses 2,5 hectares a rapidement démontré son potentiel ornithologique.

Cette zone humide de taille modeste est bordée d’une végétation aquatique qui permet à de nombreux oiseaux, batraciens et libellules d’y trouver refuge. Un observatoire, à l’ouest, donne sur un secteur végétalisé et peu profond. La plupart des oiseaux peuvent être vus depuis celui-ci. Un chemin faisant le tour du lac, permet d’obtenir une vue d’ensemble sur le site. Plan d’eau récent, la liste des espèces qui y ont été observées est encore réduite. Cependant, idéalement situé pour les oiseaux migrateurs, le lac des Vernes a déjà connu des débuts prometteurs et il faudra garder un œil dessus à l’avenir.

Quelques mois après son inauguration, on pouvait déjà y observer plusieurs espèces de canards et de limicoles, démontrant l’intérêt du site en période de migration. Dans la partie peu profonde proche de l’observatoire, les Chevaliers sylvain et culblanc se sont arrêtés fréquemment afin de reprendre des forces. D’autres espèces, comme les Bécasseaux variable et minute, le Vanneau huppé, le Combattant et la Bécassine des marais y ont déjà été observées. L’Échasse blanche a également fait escale sur le site au printemps 2018. Les berges et les zones de faible profondeur ont aujourd’hui été colonisées par la végétation, rendant le lac des Vernes moins favorable pour les limicoles, en dehors des Bécassines. Le cortège d’espèces a ainsi évolué avec le développement des zones de roseaux et massettes, propices à la recherche de la Rémiz ou du Phragmite des joncs. Les ardéidés ne sont pas non plus en reste, l’Aigrette garzette et le Héron pourpré faisant quelques apparitions. La Sarcelle d’été y a été vue, parfois bien cachée, tout comme la Nette rousse qui peut s’attarder jusqu’à la fin du printemps. Mentionnons aussi les apparitions irrégulières des Marouettes poussin et ponctuée et de la Gorgebleue.

Râle d’eau - Photo : A. Barbalat

Les environs du lac, plus structurés, peuvent aussi réserver leur lot de surprises, comme des Gobemouches noirs ou des Pouillots fitis en escale, voire d’autres espèces moins communes. Les Pipits farlouse et spioncelle passent souvent en vol au-dessus du site et s’arrêtent parfois pour se nourrir dans les zones herbeuses. Il est important de préciser que, le lac des Vernes se situant dans l’axe de migration de Fort l’Écluse, nombreux sont les rapaces pouvant être observés en scrutant régulièrement le ciel, principalement en automne : Milan noir, Buse variable, Épervier d’Europe et Busard des roseaux sont les plus probables, mais la liste des possibilités est longue. Les deux espèces de cigognes sont également de passage régulier ; à vous de les repérer !

Durant l’été, le lac des Vernes abrite une liste d’espèces restreinte, mais on peut y observer dans de bonne condition les familles de Canard colvert, Foulque macroule, Grèbe castagneux et Gallinule poule-d’eau. Ces espèces se sont d’ailleurs reproduites aux abords du lac dès le premier été suivant la création du site. Pour l’anecdote, le lac de Vernes est le premier site genevois à avoir connu la nidification du Canard des Bahamas, en 2017. Quelques Rousserolles effarvattes sont entendues encore tard dans la saison. Le plan d’eau et ses environs forment un terrain de chasse très adapté au Faucon hobereau, déjà noté à plusieurs reprises. Aux alentours, divers passereaux peuvent être observés nourrissant leur couvée dans le bois, tout comme le Pigeon colombin ou encore le Hibou moyen-duc chassant à la tombée de la nuit. Une colonie de Corbeaux freux a également élu domicile dans les arbres du centre sportif à proximité.

Durant l’hiver, le lac est animé par des Canards colverts, chipeaux et souchets, accompagnés de la Sarcelle d’hiver et parfois du Fuligule morillon. Parmi les passereaux, Bruants des roseaux et Bergeronnettes des ruisseaux sont réguliers aux alentours des berges, alors que le Bruant zizi a déjà été vu à quelques reprises. Le Héron cendré, la Grande Aigrette et le Râle d’eau profitent volontiers du site pour y trouver leur nourriture. Avec un peu de chance, vous pourrez peut-être découvrir un Épervier ou un Autour à l’affût, voire même un Faucon émerillon chassant un groupe de bruants.


Accès

Sa proximité avec la ville rend le site facilement accessible. Le lac est très bien desservi par les transports en commun. Il suffit d’emprunter le tram n° 14 en direction de «Meyrin-Gravière» (départ toutes les 5 minutes environ) et de descendre à l’arrêt «Vaudagne». Revenir ensuite sur ses pas jusqu’à l’Avenue de Vaudagne et prendre la Rue des Vernes, à droite au giratoire. Le lac se trouve à gauche de la route.

En vélo et en voiture, depuis la gare Cornavin, remonter la Rue de la Servette, puis la Route de Meyrin. Tourner par la suite à droite sur l’Avenue de Vaudagne et prendre à gauche au giratoire, sur la Rue des Vernes. Au rond-point, continuer sur l’Avenue Louis-Rendu et se stationner (pour vélos et voitures) au parking du centre sportif municipal de Meyrin. Un petit chemin donne accès à l’observatoire.


D’après ©Les Bons Coins ornithologiques de Suisse Romande 2021 - Groupe des Jeunes de Nos Oiseaux
Texte de Alexandre Meisser et Bastien Guibert

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