Réponses à notre son et à notre photo mystères n° 48
Il s’agit du chant imitatif du Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus). Presque tous les mâles de cette espèce incorporent dans leur répertoire des motifs de chant ou des cris d’autres espèces. Celui de cet extrait est cependant particulièrement doué puisqu’il imite 10 espèces en seulement 7 strophes, en un peu plus de 40 secondes. L’imitation est une manière de complexifier leur chant, de le rendre plus attractif pour les femelles qu’il tente de séduire.
Leur chant est donc très inventif et leur permet de décliner leur identité. Chaque mâle est en effet reconnaissable par ses introductions qui diffèrent pour chaque individu. La reconnaissance de ce chant est néanmoins facile car il débute toujours par une note appuyée suivie d’une série rapide de plusieurs notes identiques : i - tri tri tri tri ...
Voici le sonogramme (empreinte du son) de cette séquence de chant avec les imitations qu’il contient :
Le Rougequeue à front blanc est une espèce qui hiverne en Afrique subsaharienne. Chez nous, il fréquente les endroits avec une végétation bien ouverte comme les vergers, les parcs et jardins. En Suisse, il a tendance à devenir moins fréquent sur le plateau et s’installe de plus en plus volontiers dans les vallées alpines (Valais, Tessin, Grisons). Notre canton a encore la chance de posséder une population qui résiste bien malgré une tendance à la baisse, surtout dans les zones agricoles. On estime sa population à environ 300 à 400 couples.
L’image à identifier
Sittelle torchepot - Photo : J.-D. Macherel
Il s’agit d’une Sittelle torchepot (Sitta europaea), reconnaissable sur la photo par son long bandeau noir de pirate typique de chaque côté de la tête, du bec à l'attache des ailes, en passant par les lores et les yeux qu'il englobe en se prolongeant vers l'arrière. Le bec, long et pointu, évoque celui d'un pic. Chez cette espèce, le dimorphisme sexuel est faible et le juvénile est à peine plus terne que l'adulte.
Les parties supérieures du corps sont d'un gris-bleu assez clair et les parties inférieures sont rousses de la gorge au ventre. Le dessous du bec et les côtés de la tête sont blancs.
La Sittelle torchepot est la seule espèce de chez nous capable de se déplacer la tête en bas, ce que même les pics et les grimpereaux ne parviennent à faire. C’est essentiellement un oiseau forestier, que l’on peut également trouver dans tous les habitats arborés non forestiers, comme les parcs et jardins, y compris en ville. Elle apprécie les vieux arbres, surtout la vieille chênaie. Elle se raréfie dès 1 000 m d'altitude mais on peut la trouver presque jusqu'à la limite supérieure de la forêt.