Sorties au Signal de Bernex
Quelle est la recette idéale pour assister à l'éveil des oiseaux ?
Choisissez un milieu varié, boisé mais pas trop, non loin du centre-ville (déplacement oblige !) à l'écart des nuisances sonores et lumineuses.
Evitez le mauvais temps et les températures trop fraîches (plus difficile à garantir !). Il vous reste à trouver quelques personnes motivées prêtes à se lever aux aurores. Et cela marche ! Pour preuve les 25 personnes inscrites et la nécessité de dédoubler la sortie pour satisfaire la demande.
Il fallait être matinal (rendez-vous à 5 heures) pour participer à ces sorties au Signal de Bernex. La couverture nuageuse s'étant chargée de retarder le réveil des oiseaux, nous profitons durant quelques instants du silence de la nuit. Ce sont les Canards colverts qui ouvrent le bal en barbotant et en cancanant dans la mare.
Il faudra encore attendre quelques minutes avant d'entendre les premières notes d'un soliste: sans grande surprise, c'est le Rougequeue à front blanc qui ouvre le concert. L'orchestre se fait attendre ... un petit chant aigrelet tente de rivaliser avec les phrases bien appuyées du front blanc. C'est l'Accenteur mouchet qui se signale timidement, mais il est bientôt couvert par les premières notes flûtées des nombreux Merles noirs qui s'éveillent.
Les cris grinçants de jeunes Hiboux moyens-duc s'invitent soudain au concert.
D'abord hésitants, les musiciens prennent de l'assurance. Les merles ne tardent pas à surpasser tous les autres et il est difficile de percevoir les gazouillis caractéristiques des Chardonnerets élégants et l'apparition successive de diverses espèces plus discrètes. On parvient cependant à reconnaître les strophes rythmées des Mésanges charbonnières, celles des Mésanges bleues ainsi que les ritournelles du Rougequeue noir, du Pinson des arbres et de la Fauvette à tête noire.
On se dégourdit les jambes pour gagner le plus haut point du canton: c'est là que se cantonne le Pouillot fitis qui profite d'un espace plus ouvert pour entonner ses strophes délicates. Nous parcourons du regard les immenses étendues des vignes pour tenter de surprendre le vol papillonnant d'une huppe: ce ne sera pas pour cette fois ! Nous nous contenterons d'un chant lointain d'une Alouette des champs et du passage d'une Linotte mélodieuse. Une série de sons nasillards attirent notre attention : bien camouflé à l'intérieur d'un nichoir, un Torcol fourmilier entonne sa strophe répétitive, bientôt imité par la femelle reconnaissable à sa strophe plus étouffée et plus aigüe. Un véritable duo s'engage pour notre plus grand plaisir !
Il est déjà 8h30 et il est temps de penser au petit casse-croûte annoncé. Mais cela ne se fera pas avant de rendre visite à la Chevêche d'Athéna qui squatte depuis plusieurs mois le grand noyer proche des tennis. Lors de la sortie du samedi, elle nous scrute avec ses yeux perçants et finit par s'envoler pour échapper à notre regard intrusif. Il n'en fallait pas plus pour mettre un terme joyeux à cette sortie plus que matinale.
Autres espèces observées ou entendues lors de ces sorties: Faucon crécerelle, Héron cendré, Pic épeiche, Pic vert, Pigeon ramier, corbeaux freux au nid, Corneille noire, Geai des chênes, Grimpereau des jardins, Hirondelle rustique, Gobemouche noir, Moineau domestique, Serin cini, Verdier d'Europe, Bruant jaune, Bruant zizi.
