Détecter les jeunes Mouettes mélanocéphales

L’identification des espèces de Laridés est souvent ardue : les taxons peuvent être très semblables et il y a beaucoup de plumages différents à connaître. Par conséquent, plusieurs espèces passent inaperçues au milieu d’autres plus communes. C’est le cas des jeunes Mouettes mélanocéphales (Ichthyaetus melanocephalus) qui se confondent dans les groupes de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) ou encore de Goélands cendrés (Larus canus). Ce petit document a pour but de décrire cette espèce dans les premiers plumages (plumages juvénile et de 1er hiver). Nous espérons qu’il vous aidera à mieux détecter les jeunes Mouettes mélanocéphales de la Rade lors des prochains mois !
 

Le plumage juvénile

Définition : Le plumage juvénile succède au duvet acquis suite à l’éclosion. C’est à ce stade que les premières plumes de couvertures et les premières rémiges (plumes de vol) apparaissent. Le plumage juvénile est donc le premier plumage qui permet la fonction du vol et ne dure que quelques mois.

En comparaison à la Mouette rieuse en plumage juvénile, la Mouette mélanocéphale a les pattes sombres et un bec sombre plus fort. La Mouette mélanocéphale est également plus grande et plus trapue. Les parties supérieures sont écailleuses et très contrastées.
 

Mouette mélanocéphale (à gauche) et Mouette rieuse (à droite) en plumage juvénile – photo : Ian Stapp, Angleterre, 29 juillet 2019

La confusion est encore possible avec un Goéland cendré dans le même plumage (juvénile). La Mouette mélanocéphale est généralement plus contrastée (notamment le motif écailleux des parties supérieures). Les pattes sont plus sombres et les plumes de couvertures du ventre et du bas-ventre sont plus pâles. En vol, la Mouette mélanocéphale présente un croupion blanc et le dessous des ailes est très pâle en comparaison au Goéland cendré.

Jeune Goéland cendré en plumage juvénile - photo : Dieter Thommen, Rorschach (SG), 9 février 2017

Le plumage 1er hiver

Définition : Le plumage de 1er hiver succède au plumage juvénile décrit ci-dessus. Notez que les individus qui muent présentent des plumes des deux plumages.

La forme du bec et la couleur des pattes sont dans ce cas toujours des critères fiables. Chez le Goéland cendré, les pattes tendent à devenir plus claires avec l’âge en passant du rose au vert-jaune. On ne manquera pas de noter le motif du masque qui commence à apparaître derrière l’œil chez la Mouette mélanocéphale, alors que le motif facial de la Mouette rieuse est différent et ne touche pas l’arrière de l’œil. Les paupières blanches sont également un bon indice.
 

Mouette mélanocéphale en plumage de 1er hiver – photo : Aurélien Audevard, Hyères,
date inconnue

Mouette rieuse en plumage de 1er hiver - photo : Christoph Moning, Bayern, 4 février 2018

Comparaison directe entre une Mouette mélanocéphale (à gauche) et une Mouette rieuse
(à droite) en plumage de 1er hiver - photo : Dan Mangsbo, Madère, 19 janvier 2006

Finalement, tendez l’oreille : le cri plaintif typique de la Mouette mélanocéphale permet parfois de repérer l'espèce dans un groupe ! https://www.xeno-canto.org/species/Ichthyaetus-melanocephalus

En espérant que ces quelques lignes seront utiles, nous vous encourageons à transmettre vos données d’observation sur les plateformes usuelles, soit faunegeneve.ch ou ornitho.ch.

Merci et bonnes observations !

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