Prangins

Prangins VD, 509/138, 370 m

 

Plus connue pour son château que pour ses attraits ornithologiques, la région de Prangins offre pourtant des possibilités intéressantes, notamment le port des Abériaux, l’embouchure de la Promenthouse ou le bord de lac à l’est du Domaine Impérial.

Les rives de Prangins sont restées peu urbanisées en comparaison aux communes voisines, principalement grâce à la présence de grandes propriétés en bordure de lac. La faune ne subit donc qu’un dérangement limité grâce à ces terrains généralement inaccessibles, mais il en résulte un accès restreint qui limite les sites d’observation possibles.

La période hivernale est la plus à même de satisfaire l’ornithologue de passage. Le port des Abériaux, avec ses nombreux canards et laridés, est le point de départ idéal pour une matinée d’observation. Les Fuligules morillons et milouins se comptent par centaines et quelques rares milouinans et nyrocas font parfois partie du lot. Les Nettes rousses et Canards chipeaux s’observent souvent dans le port, non loin des discrets Grèbes castagneux jouant à cache-cache entre les bateaux. Sur les digues, prenez le temps de scruter attentivement les groupes de laridés car un Goéland brun se dissimule souvent au milieu des Mouettes rieuses, Goélands leucophées et cendrés. En dehors du port, Grèbes à cou noir et Garrots à œil d’or méritent l’attention; un Harle piette peut se dissimuler parmi eux.

Avec votre télescope, lancez un coup d’œil entre le port des Abériaux et l’embouchure de la Promenthouse : le site est propice à l’observation de canards, de plongeons et de grèbes, notamment le Grèbe esclavon. Pour accéder à l’embouchure de la Promenthouse, il vous faudra remonter le long des terrains de foot et prendre la petite route qui descend en direction de la plage. Profitez-en pour observer les Grandes Aigrettes et les passereaux hivernant dans les champs le long de la route (notamment le Pinson du Nord).

Depuis la plage, vous bénéficiez d’une vue partielle, mais suffisante, sur l’embouchure de la Promenthouse. Le Martin-pêcheur y est régulier, tout comme le Chevalier guignette sur les galets et le Goéland cendré sur les bouées. Au large de l’embouchure, il n’est pas impossible de découvrir un Harle huppé, un Plongeon catmarin ou un Grèbe jougris. Tôt le matin, il est également possible d’observer le castor remontant la rive puis la Promenthouse.

Si l’envie vous prend, vous pouvez encore marcher sur environ 2km de chemin balisé, mais loin des rives, pour vous rendre à l’extrémité est du Domaine Impérial. La forêt de chênes présente un intérêt certain puisqu’elle abrite notamment les Pics épeichette et mar. L’attrait du site réside également dans son point de vue privilégié sur la baie. En plus des espèces communes que l’on peut observer ici, Plongeons arctique et catmarin sont réguliers, tout comme le Harle huppé ; la rare Macreuse noire y a également été aperçue.

Même si l’hiver constitue la saison la plus intéressante, les périodes de migration peuvent également réserver de belles surprises. Au large, il est parfois possible d’apercevoir des groupes de Guifettes noires et de Mouettes pygmées. Certains limicoles sont relativement réguliers au port des Abériaux et à l’embouchure de la Promenthouse, le Chevalier guignette étant le plus commun, suivie des Bécasseaux variable et minute, des Petit et Grand Gravelots et des Chevaliers aboyeur et culblanc. Peu d’espèces rares sont observées sur ces sites, mais on n’est jamais à l’abri d’une belle découverte. Ces dernières années ont vu apparaître le Gravelot à collier interrompu, le Labbe parasite, la Sterne arctique et quelques Échasses blanches, au port ou à l’embouchure. En période de nidification, l’embouchure de la Promenthouse présente un intérêt pour des espèces comme le Rossignol philomèle et le Harle bièvre, alors que le Bruant zizi et la Pie-grièche écorcheur seront à chercher dans les haies des prairies à l’est du Golf Impérial.

 

Accès

Deux alteratives sont possibles pour se rendre en transports publics au bord du lac à Prangins. La première consiste à prendre un train jusqu’à la gare de Nyon ou de Gland, de monter dans le bus descendant au bord du lac, de sortir à l’arrêt “Prangins, les Abériaux” et de descendre en direction du lac pour accéder au port des Abériaux en longeant les terrains de foot. Ce bus circule une seule fois par heure, donc calculez bien votre horaire.

La seconde alternative permet de pallier cette limitation en prenant, depuis la gare de Nyon, un bus qui va au centre du village de Prangins (un bus tous les quarts d’heure) et de descendre à l’arrêt “Prangins, Musée national”. De là, vous pouvez remonter en direction du centre du village et de l’église (100m) et ensuite descendre en direction du lac en passant à côté du château et de ses jardins. Pour cette seconde option, il faut compter environ 10 minutes de marche pour atteindre le port des Abériaux.

Si vous souhaitez vous y rendre en voiture, prenez la route cantonale Nyon-Rolle et bifurquez à droite côté lac, à la hauteur des feux situés près du château de Prangins. Pour accéder au port des Abériaux, tournez à nouveau à droite après 100m. Pour rejoindre la plage et l’embouchure de la Promenthouse, poursuivez la route sinueuse empruntée depuis les feux. Il est possible de stationner à proximité de ces deux sites d’observation dans les parkings indiqués.

Pour accéder au point d’observation à l’est du Domaine Impérial à pied depuis l’embouchure de la Promenthouse, il faut suivre la route encore 250m, remonter à gauche sur la même distance et prendre à droite en direction du Domaine Impérial (le parcours est balisé, mais attention tout de même aux balles de golf !). Une fois ce dernier traversé, vous vous retrouvez au parking du refuge de Gland et il suffit de suivre la route en direction du lac et de bifurquer à gauche le long des Toblerones au niveau du portail en métal.

En transports publics, un bus part une fois par heure de la gare de Nyon ou Gland, il faut sortir à l’arrêt “Gland, Domaine Impérial” et suivre la route menant au lac. En voiture, suivre la même route et se garer sur les places du refuge de Gland.


D’après ©Les Bons Coins ornithologiques de Suisse Romande 2021 - Groupe des Jeunes de Nos Oiseaux
Texte de Robin Séchaud (adapté de Thierry Heger)

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