Distinguez le Martinet pâle du noir

Le Martinet pâle (Apus pallidus) vit principalement dans les régions plus tempérées comme le pourtour méditerranéen. L’espèce est probablement sous-détectée car difficilement discernable du Martinet noir (Apus apus), bien plus commun. L'espèce est connue comme nicheuse en Suisse sur la basilique San Antonio de Locarno et cette année, sa présence a aussi été prouvée à Brig (VS) et à Genève.

Les Martinets noirs et pâles sont très similaires en termes de plumage et de structure. Ajoutons à cela leur rapidité et leur mobilité qui rendent leur identification délicate. Ce court article a pour but de présenter les principaux critères d’identification.

L'identification se résume à l'évaluation de caractères structurels subtils et de teintes du plumage. La lumière et les contrastes peuvent influencer l’interprétation. Il convient donc de se baser sur plusieurs critères à la fois. Prendre en photo les martinets peut éventuellement aider à identifier l’espèce. Malgré tout, il est certain que certains oiseaux resteront non-identifiés en raison d’observations trop furtives ou dans de mauvaises conditions.

Critères visuels

Le Martinet pâle est un oiseau subtilement plus trapu, surtout en ce qui concerne la largeur de son corps et de sa tête. L’échancrure de la queue est également relativement peu profonde et plus arrondie. Les ailes du Martinet pâle apparaissent également un peu plus larges et surtout moins pointues que celles du Martinet noir. La raison est que la seconde rémige primaire s’aligne plus avec la première, ce qui lui confère une aile au bout plus « arrondi ». Le battement d’ailes est également un peu plus lent et plus lourd.

En termes de plumage, le Martinet pâle est d'un brun plus pâle. La tache blanche sur la gorge est étendue et floue sur les bords. La tache claire sur le front est également grande, accentuant l'ombrage sombre des yeux : une impression de masque sur les yeux.

Le ventre des adultes est plus écaillé que chez les Martinets noirs. Cependant, les juvéniles des deux espèces sont écaillés en-dessous. Le Martinet pâle présente un contraste entre un manteau et des couvertures alaires plus sombres, des secondaires et des primaires internes plus pâles et des primaires externes sombres.

Martinet pâle – Photo : Bastien Guibert

Les critères visibles sont la couleur généralement plus claire, l’aspect arrondi du bout des ailes, le menton blanc étendu mais diffus sur les bords, le « masque » noir autour des yeux, le ventre écailleux et le contraste marqué entre le ventre et les couvertures alaires.

Martinets noirs – Photo : Alain Barbalat

Notez le bout des ailes très pointu, la couleur sombre très uniforme, la queue très échancrée, le manque de contraste entre le ventre et les couvertures alaires, ainsi que la faible étendue du menton clair.

Critères auditifs

Le cri est un très bon critère, probablement plus fiable que certains critères visuels, qui sont davantage soumis aux conditions d’observations et à l’interprétation. Le cri du Martinet pâle est presque di-syllabique, avec un accent marqué sur la deuxième syllabe. Le Martinet noir a un cri plus régulier, avec un accent sur la première partie, sans réelle chute de tonalité.

Indication temporelle de l’observation

Même si les deux espèces sont proches visuellement, leur écologie diffère drastiquement. Une grande différence entre les deux espèces est la différence entre les phénologies. Les Martinets noirs entament très tôt leur migration post-nuptiale. Généralement, ils quittent leurs sites de nidification entre la mi-juillet et la mi-août. Les Martinets pâles repartent vers les sites d’hivernage dès la fin septembre jusqu’à la fin novembre. L’automne est donc le bon moment pour prospecter !

En espérant que ces quelques lignes seront utiles, nous vous encourageons à transmettre vos observations sur les plateformes usuelles faunegeneve.ch ou ornitho.ch.

C’est d’autant plus important pour protéger ces espèces rupestres qui nichent très souvent en milieux bâtis. Vous trouverez de précieuses informations dans ce document du programme Nature en Ville : “Martinets noirs et bâtiments”.

Dans le canton de Genève, le suivi et la conservation des Martinets est gérée par le Centre Ornithologique de Réadaptation de Genthod.

Le Centre Ornithologique de Réadaptation (COR)

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